par Le Média en 4-4-2
Delphine Horvilleur et Anne Sinclair, longtemps silencieuses face aux crimes à Gaza, opèrent un virage soudain et suspect vers un discours pro-palestinien, révélant un opportunisme médiatique flagrant.
Alors que Gaza s'effondre sous les bombes et que Netanyahou affiche sans honte son plan de vider la bande de Gaza pour l'annexer, Delphine Horvilleur et Anne Sinclair, opèrent un revirement spectaculaire. Après des mois à défendre Israël et à ignorer le massacre de civils palestiniens, ces deux femmes se découvrent soudain une conscience pro-palestinienne. Un changement de cap aussi tardif que suspect, qui sent la panique face à un bateau israélien en train de couler. Retour sur une volte-face opportuniste, teintée d'hypocrisie et d'un cynisme qui ne passe pas.
Delphine Horvilleur : De la diabolisation de Blanche Gardin à la tribune larmoyante
Delphine Horvilleur, rabbine et directrice de la revue Tenoua, a longtemps joué les pompiers de service pour défendre Israël. Pendant plus d'un an, alors que les enfants de Gaza étaient déchiquetés par les bombardements, elle a multiplié les prises de position pro-israéliennes. Sur X, elle n'a pas hésité à relayer des messages glorifiant l'État hébreu, tout en participant à la campagne de dénigrement contre Blanche Gardin. En mars 2024, Horvilleur a retweeté une vidéo d'Akadem comparant l'humoriste à Dieudonné, dans le but de lui faire subir le même traitement : diabolisation, interdictions, marginalisation médiatique. À l'époque, pas un mot sur les dizaines de milliers de morts palestiniens. Pas une larme pour les familles affamées sous le blocus.
Mais voilà, le 8 mai 2025, Horvilleur sort du bois avec une tribune dans Tenoua, intitulée « Gaza/Israël : Aimer (vraiment) son prochain, ne plus se taire». Dans ce texte, elle se drape dans une soudaine indignation, dénonçant la «déroute politique» et la «faillite morale» d'Israël. Elle parle de son «amour» pour ce pays, mais appelle à un «sursaut de conscience» face à la «tragédie endurée par les Gazaouis». Des mots forts, salués par Joann Sfar sur Instagram, mais qui sonnent creux quand on se rappelle son silence complice pendant des mois. Comme le souligne Rony Brauman, ancien président de MSF, cette «rupture de silence» est «extrêmement tardive». Un euphémisme pour dire qu'Horvilleur saute du navire au moment où même Donald Trump coupe les ponts face à l'horreur.
Anne Sinclair : Nier le génocide à Gaza, mais pleurer le 7 octobre
Si Horvilleur joue la carte de la repentance tardive, Anne Sinclair pousse le cynisme encore plus loin. Le 4 octobre 2024, sur le plateau de BFM TV, la journaliste n'a pas hésité à déclarer que les 50 000 morts à Gaza ne constituaient pas un génocide, mais que l'attaque du Hamas du 7 octobre 2023, elle, avait «des relents de génocide». Une sortie hallucinante, qui a choqué jusqu'aux plus modérés. Pendant des mois, Sinclair a défendu bec et ongles les actions israéliennes, justifiant les bombardements et le blocus au nom de la lutte contre le Hamas. Sur X, ses publications ont souvent repris le narratif israélien, passant sous silence la famine et les destructions à Gaza.
Mais le 8 mai 2025, surprise ! Sinclair publie un post Instagram où elle se dit «meurtrie» et «déchirée» par l'action d'Israël à Gaza. Elle appelle désormais à un cessez-le-feu et à la levée du blocus humanitaire. Un mea culpa qui arrive bien tard, après des mois de déni.
Un opportunisme qui ne trompe personne
Ce virage à 180 degrés d'Horvilleur et Sinclair intervient dans un contexte où Netanyahou ne cache plus ses intentions : vider Gaza de ses habitants, raser ce qu'il reste et s'approprier le territoire. Face à cette abomination, les deux femmes, qui ont passé plus d'un an à défendre ou excuser Israël, se retrouvent acculées. Leur soudaine empathie pour les Palestiniens ressemble à une opération de communication désespérée, une tentative de se racheter une virginité morale alors que l'opinion publique mondiale bascule.
Rony Brauman, l'une des rares voix juives à avoir dénoncé le génocide dès le début, ne s'y trompe pas. Il fustige ces «personnalités» qui «ouvrent les yeux» seulement quand la cruauté devient impossible à nier. Sur X, les internautes sont encore plus cinglants. «Horvilleur et Sinclair, où étaient-elles quand les enfants de Gaza mouraient sous les bombes ? À retweeter des posts pro-Israël et à taper sur Gardin», écrit @JusticePourGaza (10 mai 2025). Un autre utilisateur, @VéritéPalestine, ironise : «Elles découvrent le génocide maintenant que Netanyahou l'a écrit en gros sur les murs. Bravo pour le timing !»
Thomas Legrand lui aussi ose enfin critiquer Israël
Comme la journaliste et la rabbine progressiste, dont il salue le retournement dans Libération, Thomas Legrand ose enfin critiquer publiquement Israël et dénoncer les crimes du gouvernement Netanyahou. Lui aussi revient de loin. C'est lui qui déclarait le 10 octobre 2023 : «Opprimés, oppresseurs, cette grille de lecture ne marche pas avec une attaque terroriste. C'est une guerre entre la démocratie et les dictatures». Ce jour-là 830 Palestiniens avaient été tués, 4250 blessés et le nombre total de personnes déplacées dépassait 263 934.
source : Le Média en 4-4-2